Les Allemands imposent leur loi, le gouvernement de Vichy de nouveaux règlements et les Rennais changent de monde : les horloges s’alignent sur celles de Berlin, la langue allemande devient obligatoire au programme des cours complémentaires tout comme sur l’affichage urbain, une nouvelle monnaie entre en circulation, la place de la mairie est rebaptisée place Philippe Pétain.
Rennes est le siège d’une Feldkommandantur (état-major au niveau du département). Les Allemands réquisitionnent les principaux bâtiments de la ville et les habitations les plus luxueuses. Certains Rennais doivent loger des officiers ou des troupes.
Les Rennais sont privés de liberté. Le couvre-feu leur interdit de circuler de 23h à 5h du matin à moins d’être munis d'un ausweiss (laisser-passer). La plupart des véhicules est réquisitionnée et le vélo assure l’essentiel des déplacements même si le matériel de dépannage se fait rare.
Un des principaux soucis des Rennais est la pénurie de nourriture et de biens de première nécessité, comme le charbon. C’est un problème quotidien. Rapidement les magasins sont vides et les cartes de rationnement que l’on retire au Palais Saint Georges apparaissent.
Les cafés ont l'interdiction de servir du sucre. La vente du pain frais, des brioches et des croissants est aussi interdite. Les prix s’envolent. Le beurre, les oeufs, la viande ou le poisson deviennent introuvables pour les Rennais. En 1941 la ration de viande tombe à 100 grammes maximum par personne.
En 1944 les boulangeries sont fermées le lundi, le jeudi et le dimanche en raison du manque de marchandises.
Dès les premières années d'occupation, des Rennais ont recours au marché noir pour survivre. C'est un commerce non autorisé qui permet de se procurer et de vendre des produits souvent à des prix très élevés. Il constitue aussi pour certains un excellent moyen de s'enrichir.
Les Rennais sillonnent alors les campagnes environnantes à la recherche de quelques produits de la ferme. La proximité de la campagne a sans doute rendu moins difficile qu’ailleurs la pénurie d’aliments.
Quelques loisirs comme le cinéma et le théâtre existent encore mais sous une étroite surveillance allemande.
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