Si on entend parler de la douleur des gens qui ont vécu pendant la guerre, on parle moins de l' « après guerre ». Pourtant l’œuvre à entreprendre était immense et les moyens humains et financiers manquaient.
Rennes a mis beaucoup de temps à se reconstruire. Et pour cause : 500 immeubles détruits, et plus de 4000 endommagés. Seulement 45% des logements rennais disposaient de l'eau courante, et 60% du gaz. Le problème du logement est aigu : il faut déblayer, réparer, assainir, reconstruire, dédommager, reloger, réquisitionner, règlementer, souvent improviser.
Il faut aussi ravitailler les habitants ; les cartes de rationnement existeront encore jusqu'en 1949.
Le printemps 1945 marque le début du retour des prisonniers de la guerre et des déportés des camps de concentration. Un comité les attend place du Champ de Mars, pour apporter des soins médicaux, du soutien moral.
Les 65 000 prisonniers de guerre allemands sont quant à eux regroupés dans 3 camps rennais : La Marne, Verdun et un secteur santé à la Prévalaye.
Reconstruire, c’est aussi remettre en route les institutions de la République et empêcher « L'épuration sauvage ». Certains appliquaient des sentences sans avoir eu recours à aucun procès pour juger objectivement les personnes accusées. C’est le cas avec la tonte des « mauvaises françaises », c'est-à-dire ces femmes soupçonnées d'avoir trahi la France en ayant eu une aventure avec des allemands, ou collaboré avec eux.

Il faudra plus d'une dizaine d'années pour faire effacer les stigmates de la guerre et tisser de nouveaux liens avec l’ennemi d’hier. Les premiers échanges franco-allemands ont été amorcés vers les années 50 et aboutissent au jumelage avec Erlangen en 1964.